Le regard d'un monde vers l 'autre

27 August 2010

QUELQUES ELEMENTS NOUVEAUX AU SUJET DU MOKELE - MBEMBE. Gérard Delorme

« Mokélé-Mbembé », « Jago-Nini », « Amali », ou encore « N’yamala », autant de mots pour désigner des créatures à allure de dinosaure qui existeraient encore en Afrique équatoriale. Au fil des temps, les témoignages se sont accumulés pour situer leurs apparitions dans des régions très peu peuplées aux confins du Congo Brazza, du nord-est du Gabon et au sud du Cameroun. Depuis quelques décennies, les observations, se resserrent sur une région très difficile d’accès, occupée essentiellement par de la forêt inondée, au nord du Congo Brazza entre les rivières Sangha et Oubangui, à la latitude de la localité de Ouesso. Dans cette région, qui constitue certainement l’une des zones de la planète où le caractère sauvage de la nature a été le mieux conservé, le lac Télé offre un espace dégagé de quelques kilomètres-carrés où les apparitions de ces animaux auraient été fréquemment observées.

Il faut dire que l’allure et l’existence même de ce lac contribuent quelque peu à entretenir l’aura de mystère émanant de cette région. Il suffit de se reporter à la photo satellite reproduite à la fin de ce texte pour être intrigué : le lac Télé constitue une véritable anomalie au sein d’une région au relief très plat et uniformément couverte par la forêt équatoriale. Même si l’eau y est abondante dans un réseau hydrographique dense et par le fait qu’elle inonde de vastes portions de forêt, il n’en existe aucune autre étendue évoquant un lac dans un rayon de plus de cent kilomètres à la ronde. D’un diamètre d’un peu plus de 6 kilomètres dans son grand axe, ce lac présente une forme arrondie, légèrement ovoïde. L’histoire géomorphologique de cette région ne semblant pas prédisposer à la formation de telle retenue d’eau, son origine paraît, a priori, quelque peu énigmatique. Comme l’a envisagé l’hydrologue Alain Laraque, je pense qu’il faut très sérieusement prend en compte l’hypothèse de la formation d’un creux formé à la suite d’un impact météoritique légèrement oblique, ce qui expliquerait très bien la forme du lac. De tels impacts de grande ampleur ont d’ailleurs été observés à moins de 500 kilomètres de distance.

Quoi qu’il en soit, j’ai parcouru, en tant que géologue, les zones les plus reculées de la partie est du Gabon de 1968 à 1986 et, à cette époque, je n’en ai jamais entendu parler ni du fameux lac ni de son monstre. Mon intérêt pour la question n’a été mis en éveil qu’après être entré fortuitement en relation avec un hydrologue de l’Orstom qui est un des rares européens à avoir atteint le lac Télé en 1992 dans le cadre d’une mission scientifique et qui m’en a montré de précieuses images. Cette mission, très courte, n’a d’ailleurs pas permis, à lui et à ses compagnons, de rencontrer l’animal mythique... Le mystère reste entier car la quasi-totalité des témoignages sont ceux d’habitants de la région qui n’ont jamais pu évidemment prendre de photos et dont les récits, à tort ou raison, sont considérés comme scientifiquement peu fiables. Durant ces deux dernières décennies, quelques autres chercheurs (souvent plus aventuriers que chercheurs…) ont organisé des missions pour atteindre au lac Télé. Leurs conditions d’ organisation ainsi que leur durée sur le terrain ne pouvaient aucunement permettre la mise en évidence d’un animal appartenant à un espèce en voie d’extinction. Aucune preuve probante n’a donc pu être rapportée.

Alors, mythe ou réalité ? Existe-t-il des survivants des grands reptiles de l’ère Secondaire ? Le sujet méritait, à mon avis, d’être approfondi. Possédant une bibliothèque bien fournie sur l’Afrique équatoriale, j’y ai recherché tous les éléments d’information susceptibles d’avoir une relation avec l’existence d’un animal type saurien dans ces contrées. Mes recherches, ainsi que les discussions que j’ai pu avoir sur le sujet, m’ont permis de découvrir quelques éléments nouveaux qu’il me semble intéressant de soumettre à tous ceux qui sont intéressés par la question :

1. L’art préhistorique africain :

Parmi les références classiques sur le Mokélé-Mbembé, le livre « Trader Horn » est souvent mentionné. L’auteur fait le récit de son existence aventureuse dans le Gabon de la fin du 19ème siècle. Signalons que ses descriptions, notamment ethnographiques, ont été reconnues par la suite pour leur intérêt et leur justesse, en particulier par le Dr Schweitzer.

Dans son style pittoresque, Aloysius Horn dit ceci :

« ... derrière le Cameroun, y a des êtres vivants dont nous ne savons rien. J’aurais pu écrire des livres sur bien des sujets... On prétend que le « Jago-Nini » existe toujours dans les marécages et les rivières. Jago-Nini, ça veut dire : « Géant plongeur ». Çà sort de l’eau et dévore les gens... Les vieillards racontent ce que leurs grands-pères ont vu et se figurent que c’est encore comme ça... J’ai souvent pensé que ce Jago-Nini devait être même chose que l’ « Amali ». J’ai vu la trace des pas de l’Amali, larges, à peu près comme une bonne poêle à frire, avec trois griffes au lieu de cinq. Derrière le Cameroun, on trouve de très grands lacs qui étaient remplis de beaux phoques, dans le temps. On les appelle manga, mais le Jago-Nini les a presque tous fait disparaître, à ce que disent les indigènes... quelle autre énorme créature que l’Amali pourrait être responsable des ivoires brisés que nous rencontrions dans les soi-disant cimetières d’éléphants ? Magnifiques vieux ivoires verts - sans prix pour la marqueterie - broyés net à l’endroit le plus épais et fracassés en éclats... Cet Amali, je vous ai dit que je l’avais vu dessiné dans les grottes des Boshmen ... »

Sous des noms variant suivants les régions, on se rend donc compte que des animaux « mystérieux » et de grande taille impressionnaient les indigènes à cette époque. Mais le fait le plus intéressant à mon avis est l’allusion que Aloysus Horn fait au sujet de l’art rupestre des Bushmen. Ce point n’a, semble-t-il, pas été relevé par grand monde jusqu’à présent. Cette indication me paraît très intéressante (d’autant qu’elle date d’une époque où les représentations d’art pariétal ne bénéficiaient pas du retentissement actuel). Cela m’a incité à parcourir la littérature sur la question. Tous les livres consultés sur l’Afrique m’ont montré des représentations, souvent stylisées, mais toujours bien reconnaissables d’animaux connus ou d’êtres humains. Peu de place semble être laissée dans ce domaine à l’imagination.

Et pourtant, en consultant le « Cahiers d’Art » n°8-9 de 1930, je suis tombé sur un important article du célèbre ethnologue allemand Leo Frobenius dans lequel sont reproduits fidèlement de nombreuses peintures observées dans des cavernes africaines. Parmi des dessins fort reconnaissables d’animaux « classiques », nous pouvons voir des figurations assez intrigantes que nous reproduisons à la fin de cet article. Frobenius les commente brièvement avec les légendes suivantes :

p. 401 (fig. 1) : « Bindura. Hommes, animaux et créations étranges. ». Les formes sont plutôt énigmatiques.

p. 410 (fig. 2) : « District de Marandellas (Rhodésie du sud). Animaux fabuleux, rhinocéros et bouquins ». L’un des animaux évoque assez clairement un saurien une sorte de gros iguane ou encore un crocodile.

p. 412 (fig. 3) : « District de Marandellas (Rhodésie du sud). Soshwe-reserve. Animal fabuleux en rouge (saurien) ». L’appellation de saurien est donnée par Frobenius. Là encore on pourrait voir éventuellement un crocodile

p. 423 (fig. 4) : « Caverne de Mrewa (Rhodésie du sud). Animal fabuleux en forme d’éléphant. » L’animal présente une longue trompe mais aussi des sortes de gigantesques écailles sur le dos comme celles d’un stégosaure... Cette représentation, qui n’évoque aucun animal connu actuellement, laisse supposer que les Bushmen ont rencontré des espèces animales qui ne nous sont plus familières.

Dans le texte de son ouvrage, Frobenius ne donne aucun commentaire sur ces animaux étranges. Mais ces représentations, exceptionnelles dans l’art pariétal préhistorique ou protohistorique, sont troublantes surtout si on les met en relation avec les assertions d’Aloysius Horn. On connaît l’intérêt des précieuses indications fournies par l’art pariétal préhistorique en général sur l’environnement des hommes qui l’ont dessiné. En France, les peintures de Lascaux, vieilles de 17 000 ans, nous mettent par exemple en scène des espèces animales disparues de nos jours. Celles de la grotte voisine de Rouffignac représentent des mammouths et des rhinocéros qui ne troublent plus, depuis longtemps, le calme de la campagne périgourdine.

Les quelques représentations des cavernes de l’ex-Rhodésie publiées par Leo Frobenius présentent donc un énorme intérêt même si, au premier abord, elles ne sont pas facilement interprétables. Elles soulèvent en tous cas une énigme et Frobenius le premier a buté sur le problème en les baptisant « animaux fabuleux ». On pourra d’ailleurs argumenter en disant que ces animaux étant probablement déjà très rares il y a quelques milliers d’années, et que le souvenir visuel des Bushmen était peut-être bien moins précis que celui d’autres espèces plus familières. Quoi qu’il en soit, il me semble que cette voie de recherche n’a pas été beaucoup explorée ; l’étude de l’art rupestre préhistorique d’Afrique centrale n’en est d’ailleurs qu’à ses débuts et il n’est pas impossible qu’il permette des découvertes surprenantes au sujet de l’environnement faunistique de ces derniers millénaires.

2. La légende de la Mungala :

Le missionnaire suédois Efraim Andersson a étudié en détail entre les années 30 et les années 60 l’ethnie des Kota qui se localise sur l’est du Gabon en mordant légèrement sur le Congo voisin. Il a transcrit ses observations dans un ouvrage important en trois volumes publiés respectivement en 1953, 1974 et 1991 et intitulé « Contribution à l’ethnologie des Kuta ». Il y décrit notamment les différentes coutumes, traditions et confréries qui réglaient autrefois la vie des Kota. On sait que ce peuple a, durant ces deux ou trois derniers siècles, migré en venant de régions situées plus au nord à travers les forêts de la Haute-Shanga. Andersson s’est ainsi intéressé à l’importante société secrète masculine de la « Mungala », organisation qui réglait certains événements de la vie sociale des Kota. Ses origines sont, selon la tradition orale, en relation avec un génie de l’eau et dont le nom pourrait être en relation avec celui d’une rivière de ces contrées. Curieusement, Andersson ne trouve pas de cours d’eau de ce nom sur les itinéraires possibles de la migration Kota alors que les cartes actuelles mentionnent bien une rivière Mungala , affluent droit du Congo entre ce fleuve et l’Oubangui, c’est-à-dire sur l’itinéraire supposé de la migration Kota. Citant l’administrateur colonial Even, Andersson précise que les Kota du nord se représentait Mungala comme « un animal fantastique habitant des eaux ».

On pourra faire remarquer que les légendes ou traditions faisant référence à des monstres aquatiques sont fréquentes de par le monde. Mais on se trouve là en présence d’un cas particulièrement précis où l’on peut envisager une relation avec l’existence possible d’animaux aujourd’hui disparus et pouvant évoquer le fameux Mokélé-Mbembé. Si, lors des deux ou trois derniers siècles, il en existait encore quelques exemplaires vivants, cette créature a obligatoirement croisé la route des anciennes populations de cette région et a dû leur laisser un souvenir marquant qui a été rapporté, plus ou moins déformé, par la tradition orale.

Nous attirerons également l’attention sur l’art traditionnel africain où certaines représentations d’aspect étrange, mi-anthropiques, mi-sauriennes sont attribuées, là encore, à des ethnies de la Haute-Sanga ou aux Zande de régions voisines du Zaïre. L’une de ces statuettes est actuellement exposée au Musée du Louvre. Nous avons encore là de nouveaux indices qui pourraient confirmer l’existence de traditions en relation avec une faune curieuse dans cette région du nord-Congo.

3. Le témoignage de Robert Lehuard :

Ce dernier point me paraît capital. C’est un témoignage qui m’a été rapporté par Raoul Lehuard, fondateur de la revue « Arts d’Afrique noire », principal périodique français traitant d’art africain. À la suite d’une conversation que nous avions justement sur les rapports entre la Mungala et l’existence possible de dinosaures encore vivants, Raoul Lehuard m’a alors raconté que son père, Robert, avait vu de ses propres yeux un tel animal.

Robert Lehuard, aujourd’hui décédé, était ingénieur en télécommunication et a travaillé au Congo Brazza entre 1924 et 1933. Durant cette époque, il eut à exercer son activité dans la région d’Ouesso sur la rivière Sangha et il avait l’habitude de chasser à l’est de cette localité, c’est-à-dire un peu dans la direction du lac Télé. Il est vraisemblable qu’il n’en avait jamais entendu parler, pas plus que de toutes les rumeurs qui entouraient cette zone. Lors de l’une de ces séances de chasse, il eut l’occasion d’assister à une scène extraordinaire : le combat d’un crocodile avec un animal gigantesque dont tout ce qu’il pu en voir rappelait à ne pas s’y tromper l’allure d’un dinosaurien avec une longue queue et un long cou. L’animal, qui d’ailleurs rompit le combat, devait faire dans les dix mètres de long. Cela correspond assez bien avec les chiffres avancés par d’autres témoignages. Ce qu’a vu Robert Lehuard lui a paru tellement incroyable qu’il n’a jamais voulu en parler autour de lui de peur de ne pas être pris au sérieux. Il en a uniquement réservé le récit à ses enfants. Pour bien leur faire comprendre ce qu’il avait vu, il les a emmenés devant le squelette du Diplodocus dans la galerie du Muséum à Paris et leur a affirmé que c’était un être identique qu’il avait eu sous les yeux… Ce n’est donc qu’au cours du hasard d’une conversation que ce témoignage a pu être exhumé du secret où il restait confiné. Il me paraît particulièrement important pour deux raisons :

Il est difficile de mettre en doute le sérieux et la sincérité, à la fois de Monsieur Lehuard père et de son fils Raoul.

C’est probablement le premier témoignage direct et crédible rapporté par un européen, à l’exception peut-être de celui de Herman Reguster mais dont les récits ont été mis en doute en raison de sa personnalité ambiguë.

Tout cela semble apporter quelques éléments à l’appui de l’hypothèse de la survivance de quelques spécimens de sauriens que l’on croyait avoir totalement disparus. Bien qu’étonnante, l’idée ne peut pas, a priori, être totalement écartée. En effet :

On ne peut totalement exclure l’idée de trouver encore à l’heure actuelle des espèces animales ignorées ou supposées disparues, même de grande taille. Par exemple, les découvertes au cours de ce siècle du cœlacanthe et de l’okapi en sont la preuve.

La disparition des grands sauriens à la fin de l’ère secondaire est une évidence. Mais on peut parfaitement envisager la conservation de quelques espèces ou de quelques spécimens dans des milieux adéquats et stables ou ils n’auraient pas évolué. Ça a été le cas des cœlacanthes dans les fonds marins et de certains arthropodes qui ont été préservés et qui sont devenus des fossiles vivants dans le milieu cavernicole.

Des environnements de type intertropical, à la fois forestiers et marécageux, relativement stables au niveau géologique et climatique, propices à l’existence de sauriens, ont pu perdurer en certains endroits du globe, notamment en Afrique centrale. C’est le cas de la zone actuelle du nord du Congo (région du lac Télé) qui reste, sur terre, une des régions les moins pénétrées par la civilisation moderne. Si des découvertes au niveau de la faune peuvent être encore faites, ces régions constituent effectivement des zones privilégiées.

Ce ne sont pas les rares missions, ponctuelles et très limitées dans le temps, effectuées dans le nord du Congo par de véritables scientifiques ou encore par des aventuriers avides de sensationnel qui peuvent définitivement entériner la question. En effet, on sait qu’en forêt équatoriale, il faut parfois à des personnes isolées de très longues périodes d’affût pour approcher certaines bêtes sauvages.

Dans l’hypothèse d’un dinosaurien qui aurait pu survivre depuis la fin du secondaire, on pourrait donc imaginer le scénario suivant :

Maintien de groupes d’individus peu nombreux mais ayant pu se reproduire jusqu’à l’ère quaternaire dans ces zones stables au niveau du biotope.

Tout au long du quaternaire, l’environnement propice au maintien de ces animaux se rétrécit progressivement du fait, notamment, des évolutions climatiques et de l’important prédateur que constitue l’homme.

On peut imaginer, à la lumière des bribes de récits plus ou moins précis parvenus jusqu’à notre époque avec la tradition orale que des animaux de type « Mokélé-Mbembé » ont pu exister sur une aire encore assez vaste jusqu’au siècle dernier, alimentant la tradition orale en divers endroits. Cette aire pouvait, par exemple, recouvrir une bonne partie de l’Afrique équatoriale et s’étendre assez loin vers le sud (ex-Rhodésie).

Les événements ont pu évoluer plus rapidement depuis un siècle dans le sens de la disparition de ces espèces depuis que l’homme a marqué d’une emprise plus forte un territoire de plus en plus vaste et contribué ainsi à amenuiser les espaces de nature sauvage.

Les animaux en voie de disparition comme ceux du type « Mokélé-Mbembé », en équilibre très précaire, ont pu voir, au Xxe et au XXIe siècle, leur nombre se réduire à quelques spécimens se cachant dans les zones les plus reculées.

Ceux qui portent quelque crédit aux récits évoquant des animaux de type dinosaure toujours vivants à notre époque et aux hypothèses ci-dessus énoncées, sont en droit de croire que l’on assiste actuellement aux tout derniers moments de ces survivants de l’ère secondaire... Il semble que l’enjeu scientifique mérite que l’on s’intéresse rapidement à la question. À la lumière des illustrations étonnantes de l’article de Frobenius, une des voies de recherche possible pourrait être, avec l’assistance de spécialistes de la question, celle de l’étude approfondie des représentations rupestres d’Afrique noire et de leurs implications. Enfin, il faudrait organiser une mission de recherche sérieuse sur le terrain. Il me paraît inutile de parcourir la région du Nord-Congo dans tous les sens : compte tenu de la difficulté de progression, cela me paraît une tâche surhumaine et de plus, perturbatrice pour l’environnent. En raison de la facilité d’observation unique qu’il procure, le lac Télé me paraît un point idéal pour établir une station d’observation qui pourrait tenue par une personne ou deux, au maximum. Cette dernière condition me paraît indispensable pour déranger le moins possible la faune et il est essentiel que ce poste d’observation se fonde dans l’environnement. La durée de la mission devrait être longue : un an me paraît un minimum et le ou les observateurs pourraient être aidés par l’installation de tous les moyens d’observation, de détection et d’enregistrement que permet la technique actuelle. C’est à ce prix seulement que l’énigme du Mokélé-Mbembé pourra être résolue. Mais il reste bien dérisoire par rapport à l’énorme intérêt scientifique du problème.

Ce texte étant la propriété de Gérard Delorme, merci de ne pas le publier sans son autorisation.

     Bibliographie non exhaustive sur le Mokélé-Mbembé

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Anonyme, Mokele-Mbembe: New searches, new claims. The ISC Newsletter - Autumn 1986, Vol. 5 N°3, International Society of Cryptozoology, 7 p., 4 fig.

Arnaut (Robert), Robert Arnaut sur les traces de Stanley et de Brazza. Mercure de France, 1989, 624 p. (pp. 493 à 498).

Ballif (Noël), Le Congo. Karthala, 1993, 215 p. (pp. 58-60).

Barloy (Jean-Jacques), Les survivants de l'ombre - Enquête sur les animaux mystérieux. Arthaud, (extrait 12 p., 1 fig.).

Bölsche (Wilhelm), Drachen : Sage und Naturwissenschaft, Franckh’sche Verlagshandlung, Stuttgart, 1929, pp. 49-54.

Delorme (Gérard), Quelques éléments nouveaux au sujet du Mokélé-Mbembé, Cryptozoologia n°24, mai 1998, pp. 9 à13, 4 fig.

Franceschi (Patrice), Au Congo jusqu'au cou - Expédition "Babinga-Pongo" (Juin-octobre 1975), ou l'aventure initiatique et extrême de quatre français de 20 ans chez les Pygmées de la forêt équatoriale. Ouest-France, 1991, 256 p. (pp. 25-26, 247 + carte localisation).

Heuvelmans (Bernard), Histoire de la cryptozoologie, numéro spécial de Cryptozoologia, Rome, 1997, 50 p.

Heuvelmans (Bernard), Les derniers dragons d’Afrique, Plon, Paris, 1978.

Heuvelmans (Bernard), Sur la piste des bêtes ignorées, Plon, Paris, 1955 et 1978.

Horn (Aloysius dit Trader), Trader Horn, Paris, Coll. Les Livres de Nature, Stock, 1932, 303 p. (pp. 257-259).

Laraque (Alain), 1200 kilomètres de descente fluviale dans le bassin du Congo. Orstom - Congo actualités N°6 - Janvier 1993, 2 p.

Laraque (Alain), 18 Juin 1992 - 16 heures: Le lac Télé est atteint... Orstom - Congo actualités N°6 - Janvier 1993, 4 p., 2 fig.

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Laraque (Alain) et collaborateurs, Reconnaissance scientifique du lac Télé (Nord-Congo) - Premiers résultats et interprétations. C.R. Acad. Sci. Paris, Sciences de la terre et des planètes, 1997 n°325, pp. 49 à 56, 3 fig.

Mackal (Roy P.), A living dinosaur ? In search of Mokele-Mbembe, E.J. Brill, Leiden, 1988.

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O'Hanlon (Redmond), O'Hanlon au Congo. Coll. Gulliver, Flammarion, 1997, 774 p.

Powell (James H.), On the trail of the Mokele-Mbembe- A zoological mystery, Explorers journal, vol. 59, n°2, june 1981 pp 84-91.

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Proyart (Abbé), Histoire du Loango, Kakongo et autres royaumes d'Afrique. Volume XVII des oeuvres complètes, Paris, 1776 (1819).

Sciences et Vie, n°768, septembre 1981.

03 August 2010

SUR L'IDENTITE ZOOLOGIQUE DU MOKELE - MBEMBE - François de Sarre - Zoologue. Août 2010

Près de trois semaines passées avec Michel Ballot et l'équipe de Marie Voignier dans le sud - est Cameroun m'ont permis de dégager quelques points intéressants sur la possible survivance et l'identité zoologique du Mokele - Mbembe ( en lingala - celui qui peut arrêter le flot de la rivière ).

1. Le vaste écosystème constitué par la forêt tropicale primaire et le système de quatre cours d'eau ( la Sangha, dans laquelle se jette le Ngoko, lui - même formé de la réunion du Dja et de la rivière Boumba ) paraît à même d'héberger une grande espèce d'animal aquatique ou semi - aquatique encore inconnue de la science.

2. Ces rivières sont larges et profondes, riches en alluvions et en matière organique en suspension, très poissonneuses; en l'absence de l'hippopotame, on peut envisager la présence in situ d'un gros animal herbivore dont les déjections nourrissent les micro - organismes, alevins et petits poissons, contribuant à la diversité des espèces, à la biomasse et à l'équilibre de l'écosystème fluvial.

3. Dans un environnement préservé encore peu perturbé par l'activité humaine, un animal de grande taille - dont l'identité zoologique reste à préciser - a pu vivre caché et n'a que peu évolué depuis des millions, voire des dizaines de millions d'années; il pourrait même s'agir d'un dinosaure sauropode, sa survivance ( au moins jusqu'à une date très récente ) ne contredit en rien les lois de l'évolutuion.

4. Le fait que toute une mythologie entoure le Mokele - Mbembe ne constitue pas un véritable argument ni pour ni contre son existence en tant quespèce biologique réelle. l'animal pourrait être une figure de l'imaginaire des pygmées, colportée à travers tout le bassin du Congo par les migrations des tribus.

5. Ce qui étonne le zoologiste, c'est qu'un gros animal n'ayant à craindre aucun prédateur - même pas l'homme - ne soit pas observé plus fréquemment sur son aire de distribution; celà pourrait indiquer une extinction récente, suite à une zoonose virale qui aurait eu pour effet de décimer l'espèce, mais peut - être certains individus isolés ont - ils pu survivre jusqu'à nos jours, ce qui expliquerait les nombreux témoignages d'observations recueillis par MM. Michel Ballot et William K. Gibbons au cours des dernières années.

6. Même si elle demeure très spéculative, l'hypothèse de la survivance d'un dinosaurien n'est pas à exclure.

Les forêts équatoriales du sud - est Cameroun font partie du bassin du Congo, la seconde forêt équatoriale du monde en terme de superficie après l'Amazonie.
Cet écosystème est riche en espèces animales. Dans la zone que nous avons visitée, on trouve le gorille des plaines ( Gorilla g. gorilla ) le chimpanzé ( Pan troglodytes ) l'éléphant de forêt ( Loxodonta africana cyclotis ) le léopard ( Panthera pardus ) le bongo ( Tragelaphus euryceros ) le buffle de forêt ( S yncercus nanus ) l'antilope de forêt (Cepholaphus ) le pangolin ( Manis ), des centaines d'espèces d'oiseaux comme le calao, le martin - pêcheur, ou le perroquet gris à queue rouge, dans les eaux, le crocodile commun ( Crocodylus nicolitus ) et le crocodile nain ( Osteolaemus tetraspis ), ainsi que la tortue Trionyx à long cou, le python de Seba sans oublier l'hippopotame en certains endroits et peut - être même le lamentin ( Trichechus ).
La forêt tropicale humide du bassin du Congo est l'une des dernières forêts originelles qui subsistent dans le monde. On sait par ailleurs que le climat y est resté chaud et stable depuis 200 millions d'années. Cette région était alors localisée au centre de la Pangée, le continent unique qui allait se scinder en Gondwana et Laurasia, à l'origine de nos continents actuels.
Les dinosaures vivaient alors dans des marais au milieu des prêles, de cycas et de fougères arborescentes. Au Trias ( vers 190 millions d'années ) le prosauropode Massospondylus était très commun dans ce qui allait devenir l'Afrique. Il avai une petite tête, un cou mince et flexible, mesurait 4 à 5 mètres de long, marchait sur ses quatre pattes, mais se dressait aussi sur ses membres postérieurs pour atteindre la végétation en hauteur ( un comportement qu' aurait, selon certains témoignages, également le Mokele - Mbembe ).
A noter que les paléontologues pensent que Massospondylus ingurgitait des galets qui aidaient à digérer les plantes coriaces. Mais on peut tout aussi bien imaginer qu'il le faisait à l'instar des crocodiles actuels pour se lester, car il passait sans doute une bonne partie de son temps dans l'eau comme le Mokele - Mbembe.
Au Crétacé, voici 75 millions d'années ( soit bien avant la fameuse extinction de masse ) l'apparition des plantes à fleurs ( angiospermes ) allait marquer l'avénement des grands arbres de la forêt, tels que nous les connaissons aujourd'hui : acajou, ébène afzéla ( doussié ), sapoli, moabi, bubinga et beaucoup d'autres essences.

Massospondylus

Parrallèlement, les grands ordres des mammifères placentaires se maettaient en place. Mais les conditions d'existence inchangées au sein d'un environnement stable ont pu permettre la survivance d'une ou plusieurs espèces de dinosaures.
Quand ils décrivent le Mokele - Mbembe, les pygmées Baka disent généralement que sa grosseur est celle de l'éléphant, qu'il a un long cou très flexible et une longue queue musculeuse comme celle d'un crocodile, une petite tête de lézard et un large dos proéminent. L'animal posséderait également toute une série de pointes dernmiques ( appelées griffes  par les pygmées ) le long du cou, du dos et de la queue. Tous ces faits font penser à un dinosaurien.
Les paléontologues prêtent une crête semblable à Dicraeosaurus, uns auropode du Trias tanzanien ( vers - 145 millions d'années ) dont un squelette bien conservé se trouve au Berliner Museum für Naturkunde. Sous - tendue par des épines, la crête partait de l'arrière du crâne et se prolongeait le long du cou et du dos, jusqu'au bout de la queue.

Dicraeosaurus

Des découvertes paléontologiques en des endroits aussi divers que la Mongolie, l'Angleterre où le Nouveau - Mexique ont récemment montré que certains dinosaures ont survécu à la grande extinction de la fin de l'ère Secondaire, voici 65 millions d'années.
De la même manière, un poisson comme le coelacanthe ( Latimeria ) découvert en 1938, est une copie conforme du Mawsonia  qui vivait au Crétacé.
Ainsi, il peut y avoir un intervalle de plusieurs dizaines de millions d'années entre le représentant d'un groupe connu à l'état fossile et son représentant actuel, si bien q'un groupe, tenu pour éteint, semble surgir du passé.
Les zoologues Ivan T. Sanderson ( 1949 ) et Bernard Heuvelmans ( 1955, 1985 ) ou le biologiste Roy P. Mackal ( 1987 ) ont évoqué à diverses reprises l'hypothèse dinosaurienne.
Si le Mokelé - Mbembé semble être un survivant de la préhistoire, voire un transfuge de l'ère Secondaire, sont identité zoologique n'est pas clairement définie. En dehors de l'hypothèse dinosaurienne on peut également évoquer la possibilité d'un grand varan, ou d'un mammifère ayant acquis la même forme corporelle par convergence évolutive.
Le plus grand varan actuellement est le Dragon de Komodo qui vit en Indonésie et mesure près de 3, 5 mètres de long : non loin de là, en Australie, un varan géant, le Megalania a vécu au Pleistocène, sans doute les premiers aborigènes l'ont - ils rencontré, voici 40.000 ans. Certaines estimations lui prêtent une taille de 7 mètres pour un poids de 2 tonnes. Mais les varans sont carnivores, alors que les pygmées affirment que le Mokélé - Mbembé mange principalement le malombo ( Landolphia ), dont le fruit est appelé chocolat sauvage. En outre, le varan pratique une nage serpentiforme en battant de la queue, ce qui ne correspond pas aux descriptions où l'animal émerge en présentant d'abord son dos, de couleur foncé.
Une autre hypothèse est celle du rhinocéros aquatique dont l'empreinte dans la vase serait tridactyle ( à 3 doigts ou orteils ) comme celle d'un dinosaurien; celà expliquerait aussi la corne dorsale décrite par certains témoins, mais il faudrait alors expliquer comment son cou a pu s'allonger, même si celà à pu par aailleurs le cas des ancêtres de la girafe, lesquels ont évolué jadis à partir d'artiodactyles au cou court. Cela dénoterait une spécialisation peu probable chez un rhinocéros, mais non point impossible...
Il peut aussi s'agir d'une espèce distincte du Mokélé - Mbembé diplodocoïde, en l'occurence l'Emela N'Touka ( en lingala, tueur d'éléphants ) plus agressif, avec une corne dont il se servirait pour empaler les éléphants...On connait des statuettes de cet animal plutôt mythique, à l'aspect composite, qui réunit les traits de l'éléphant, du rhinocéros, de l'hippopotame et du crocodile.
Un troisième cryptide, le M'rou n'gou ou panthère d'eau, aux canines de morse, serait également présent dans la Boumba.
Comme projette Michel Ballot de le faire, il serait indiqué d'établir un campement fixe, une sorte de planque, dans cette zone de la Boumba où il a déjà installé une valise - photo à déclenchement automatique. Mais d'autres Zones a Facteurs Ecologiques Favorables sur les bords du Dja, du Ngoko ou de la Sangha, sont également pometteuses.
Des dinosaures ont -ils réellement survécu jusqu'à nos jours en divers points du bassin du Congo, Ce n'est pas impossible.
Bien sûr il faut tenir compte du fait que certaines observations relèvent probablement d'une confusion avec des animaux connus, mais rares dans le secteur concerné, comme l'hippopotame ou encore le lamentin ( des témoignages font état  d'une sirène à queue de poisson ).
Tout animal mal vu, non reconnu d'emblée, peut faire ressurgir chez le témoin l'image du monstre dont parlent les traditions ancestrales, car l'émotion se déclenche d'emblée, la raison n'intervenant qu'ensuite pour la contrôler.
Il y a donc un aspect mythique du Mokelé - Mbembé, c'est plutôt bon signe d'ailleurs, car se sont les animaux ordinaires - et non point imaginaires - qui deviennent fabuleux. Mythe et réalité sont intraséquement mêlés.
Pour ce qui est de la prospection sur le terrain, il faut espérer que des preuvers autoscopiques ( empreintes non ambiguës, lambeaux de chair ou de peau, photographies de bonne qualité, dépouilles... ) viendront bien vite s'ajouter aux preuves testimoniales et circonstancielles dont disposent actuellement les chercheurs.
Tous mes voeux de réussite accompagnent les prochaines expéditions de MM Ballot et Gibbons.

09 July 2010

L'EXPEDITION DE JUIN - JUILLET 2010

Sur une île au milieu du fleuve Sangha qui sépare le Cameroun du Congo. Juin 2010. Copyright François de Sarre
cliquez sur l'image pour l'agrandir

Nous sommes partis dans notre zone de recherches en juin et juillet de cette année avec toute une équipe dont la caractéristique est que chacun des membres avait une spécialité. Les dernières expéditions que j'ai effectué étaient des missions solitaires où je partai en jungle pour plusieurs semaines avec les pisteurs pygmées et mon but était depuis 2007, de repérer les meilleurs Zones à Facteurs Ecologiques Favorables à l'existence du Mokélé - Mbembé. Le but de cette mission était d'élargir notre champ de recherches grâce à l'apport de spécialistes dans leur domaine et je citerai :
Marie Voignier en tant que cinéaste
Stéfanie Baumann en tant que philosophe
François de Sarre en tant que zoologue.
Ces trois amis m'ont énormémént apporté au cours de cette expédition et je tiens à les remercier de m'avoir ouvert des champs d'investigation jusque là ignorés lors de mes missions précédentes.
Notre séjour nous porta vers les quatre grands fleuves de la région du sud - est Cameroun : la Boumba, le Ngoko, le Dja, la Sangha, réseaux hydrologiques où furent souvent repérés le Mokélé - Mbembé.
Nous avons visité les trois fleuves les plus importants de la région dans le but de rassembler de nouveaux témoignages. Il était important d'élargir notre base de recherches en recherchant d' autres Zones à Facteurs Ecologiques Favorables, que celle de la Boumba, zone dans laquelle je travaille depuis 2007,
Le Mokélé - Mbembé est connu sur la Sangha. Les témoignages recueillis font état de son existence dans une époque assez lointaine - au moins une génération en arrière. Les pygmées interrogés par nos soins nous ont précisé que cette espèce avait fui la zone sud de la Sangha où nous nous trouvions à cause de l'arrivée des sociétés forestières, du trafic sur le fleuve avec les pirogues à moteur. Les pygmées nous ont dit que ces animaux avaient migré plus au nord dans des zones encore peu explorées au nord Congo. A ce sujet je voudrai citer les recherches de Jean - Claude Kerhoas, ancien grand guide de chasse, reconvertit ces dernières années dans la recherche du Mokélé - Mbembé dans la zone de la Sangha. Ce grand broussard décédé en avril dernier avait installé un campement sur une île au milieu de la Sangha ( comme celles que nous avons visité ) et avait recueilli des informations de première importance de la part des pygmées qui travaillaient avec lui. Selon ces derniers l'espèce aurait fui la rivière pour aller se réfugier dans des endroits inexplorés, loins de toute activité humaine. Ils connaissent parfaitement cette espèce la décrivant, avec toujours un long cou, une masse corporelle semblable à celle de l'éléphant, ainsi qu'une queue puissante. La Sangha est un fleuve immense, profond et large avec des berges hautes et son exploration minutieuse peu encore nous réserver bien des surprises.


François de Sarre et Michel Ballot sur les bords de la Sangha



Sur le fleuve Dja, beaucoup plus à l'ouest, nous avons découvert un site très intéressant. Les locaux nous précisèrent qu' à un endroit bien particulier où nous nous rendîmes, un Mokélé - Mbembé avait creusé si profondemment la berge que celà créa une sorte de petit lagon intérieur. Un arbre qui se trouvait il y a quelque temps près de la berge s'est retrouvé en quelques mois presque au milieu du Dja. Les populations ne s'aventurent que très peu dans cette zone reculée car comme dans toute cette région cet animal est craint.

Sur la Boumba, nous avons visité des sites où nous avions placé notre valise photo. Nous n'avons pas enregistré de résultats intéressants dans l'analyse des clichés. De plus notre caméra numérique étant tombé en panne les résultats escomptés ne furent pas ceux de nos prévisions. Le modèle de cette valise photo ayant manqué de fiabilité au cours de ces deux dernières années nous allons changer de matériel, plus adapté aux conditions climatiques extrêmes et en particulier liées à l'humidité.
Par contre sur la Boumba nous avons encore entendu parler de l'existence de la panthère de l'eau ce gros félin que notre équipe traque depuis nos dernières expéditions. Il est bien connu et les pêcheurs pygmées qui l'ont vu insistent sur le fait que les dents de devant sortent de la gueule de l'animal. Ce dernier est craint, il s'attaque aux gorilles, nombreux dans cette zone. Les pygtmées font bien la différence entre ce félin et la panthère. Nos prochaines expéditions se focaliseront pour partie dans cette zone de la Boumba où nous prévoyons de construire un poste d'observation fixe au bord de la rivière.
Le zoologue François de Sarre nous accompagnait pour cette mission car je désirai avoir l'avis d'un zoologue, sur les possibilités d'existence d'un gros animal encore peu connu dans les Zones à Facteurs Ecologiques Favorables que je lui ai présenté. Il va nous livrer prochainement dans un article à part ses impressions et ses hypothèses.



                                               LES MEMBRES DE L'EXPEDITION

MARIE VOIGNIER

FRANCOIS DE SARRE

STEFANIE BAUMANN

THOMAS FOURREL



PHILIPPE MATZ


MICHEL BALLOT

NOS REMERCIEMENTS AUX PERSONNES QUI NOUS ONT APPORTE TANT D'AIDE

Soeur Geneviève Aubry et toute son équipe qui nous accueille à chacune de nos missions avec amour et générosité
Blanche Bilongo sans qui le tournage de cette mission n'aurait pu jamais avoir eu lieu
Tous les membres du Parc National de la Lobéké : Albert, Hanourou, Betti, Lucien et tous les fantastiques éco - gardes.
Monsieur Zacharie du WWF Yokadouma
Toute la communauté pygmée de la zone de la Boumba et en particulier,Jean - Claude et tout son village, Remy et André
Cyrielle et Yves de l'Agence Travel Club à Monaco

LES LIEUX OU NOUS NOUS SOMMES RENDUS

Le fleuve Sangha, frontière naturelle entre le Cameroun et le Congo

Sur une île au milieu du fleuve Sangha

Sur le fleuve Dja

Traversée du fleuve Ngoko à Moloundou


La Boumba
Cliquez sur les photos pour agrandir


QUELQUES PARTICULARITES
                                        

Fruit du Landolphia trouvé sur des arbres le long du fleuve Dja



                                          

Visite d'un campement de pêcheurs pygmées sur une île située sur le fleuve Sangha.
Discussion sur le Mokélé - Mbémbé

  

  

  

Trou creusé sur une berge du fleuve Dja, oeuvre d'un Mokélé - Mbembé selon les pêcheurs locaux. On remarquera que le tronc d'arbre qui se trouve éloigné de la berge était il y a quelques mois contre celle - ci. Il y a eu une activité animale dans cette zone






04 April 2010

QUELQUES PHOTOS DE NOTRE EXPEDITION DE JANVIER - FEVRIER 2010









photo 1 : camp de base dans la forêt de Salapoumbé à environ 20 kilomètres de marche de la première piste forestière et à 2 kilomètres de la rivière Boumba. Nous étions obligés d'avoir notre campement éloigné des zones humides de la rivière apportant dès le milieu de l'après - midi des myriades de moustiques et mouches rouges particulièrements virulents. Ce repli stratégique ne nous a pas empêché d'être attaqués par des abeilles et d'avoir trouvé sur notre retour un mamba vert.
photo 2 : sur les bords de la Boumba avec notre équipe de pisteurs sans qui toute expédition dans cette zone serait impossible.
photo 3: départ pour une journée d'exploration de notre camp de base
photo 4 : Michel en compagnie des pisteurs pygmées André et Remy.


photo 5 ( copyright Marie Voignier )
Le pisteur Jean - Claude expliquant à Michel comment il entend régulièrement en amont de son campement de la Boumba, les bruits d'un animal qu'il ne connait pas, durant la nuit.


photo 6
Le pisteur André montrant à Michel le dessin qu'il dessina du Mokélé - Mbembé lors de sa rencontre avec l'animal sur les bords du fleuve Dja en 1987

23 February 2010

Le témoignage d'André Ghislin
André en lancant son bras vers le haut explique à Michel que l'animal qu'il a vu avait un long cou


André nous montrant l'emplacemen t des griffes sur le haut de la tête qui se prolongent sur le dos et jusqu'à la queue


J'ai connu André lors de notre expédition de février 2008. J'ai déjà parlé de son récit dans le blog ainsi que dans la revue " Cahiers Cryptozoologiques Africains ". Achacune de nos missions nous le retrouvons et nous parlons de sa fabuleuse rencontre qui se déroula à environ 40 kilomètres de Moloundou, à N'Dongo plus exactement.


Au cours de cette mission nous le retrouvâmes avec toujours le même plaisir et nous discutâmes encore et encore de sa rencontre.


Elle se déroula en réalité en 1987 et non en 2004 comme nous l'avions noté. A l"époque comme il nous le précisa il était encore jeune car il n'avait pas encore de barbe. Les européens qu'il accompagnait avec trois autres pygmées Baka, étaient allemands. Ils restèrent quatre jours dans la zone de N'Dongo sur les bords du fleuve Dja. La bête sortit vers 15 ,heures et elle se coucha sur le bord du fleuve. La description est fort détaillée. Il parle d'un animal géant c'est à dire long, avec la forme du serpent mais possédant des pattes, avec un corps gros, une petite tête et un long cou, les pattes se terminant par des griffes. André nous rappelle qu'il tire les éléphants c'est à dire qu'il peut les chasser, les entraîner dans la rivière et après plusieurs jours retirer les pointes des pachydermes. Cet élément comme nous l'avons à plusieurs reprises signalé se retrouve dans les témoignages des pygmées du Congo. Il estime la longueur de la bête à 13 mètres.

Lorsque je présentai ce dessin à André il l'assimila immédiatement à l'animal qu'il avait vu. Il insista sur la ressemblance concernant les " griffes " qui courraient tout le long de son corps.

 




12 February 2010

NOTRE EXPEDITION DE JANVIER 2010

LE MASSACRES DES ELEPHANTS DE FORET CONTINUE. NOUS AVONS TROUVE DEUX ELEPHANTS TUES PAR LES BRACONNIERS AVEC DES ARMES DE GUERRE. AIDEZ NOTRE ASSOCIATION QUI EST PARTENAIRE AVEC LES PARC NATIONAL DE LA LOBEKE.
ENVOYEZ VOS DONS A
ASSOCIATION NGOKO
16, AVENUE MARECHAL FOCH. 06190 - ROQUEBRUNE CAP - MARTIN. FRANCE
Nous vous rappelons que vous pouvez déduire les dons envoyés sur votre déclaration fiscale
Nous vous enverrons bien entendu un reçu.

NOTRE CAMPEMENT PRES DE LA RIVIERE BOUMBA

MICHEL ET LE PISTEUR BAKA ROGER



LA RIVIERE BOUMBA


NOTRE CAMPEMENT



Une nouvelle expédition eu lieu sur les bords de la rivière Boumba du 19 janvier au 9 février 2010.

Nous avons pu remettre la valise photographique en place sur les bords de la Boumba.

Cette mission nous a permis de nous conforter dans notre certitude que plusieurs animaux inconnus survivent dans cette immense zone marécageuse et fluviale.

Nous avons longuement intérrogé André Ghislin qui nous a livré en 2008 ce que je pense être le plus fantastique témoignage sur l'existence du Mokélé - Mbembé. Il nous confirma par contre par rapport à ce qui a été dit dans ce blog que la rencontre eu lieu en 1987 et non en 2004 comme nous l'avions précisé. Nous allons retranscrire ultérieurement l'intégralité de son témoignage.

Nous avons aussi appris l'existence dans cette zone de la panthère de l'eau le N'Gooli qui sévissait durant notre séjour particulièrement très tôt le matin autour des filets des pêcheurs. La difficulté de se déplacer le long des berges relativement escarpées de la rivière Boumba ne nous permit pas d'effectuer une surveillance aisée des endroits cités par les pêcheurs pygmées.


De plus à côté du vrai Mokélé - Mbembé, il existerait bien le N'Goubou que les Baka différencient bien du N'Goubou - hippopotame. Le N'Goubou posséderait une corne effilée sur le haut de la tête et serait aussi très dangereux pour les pêcheurs. Serions nous en présence d'un rhinocéros forestier semi - aquatique ?

Je le répète : les difficultés sont immenses dans cette zone pour effectuer une surveillance normale sur le passage de telle où telle espèce animale. Conditions très difficiles de progression en forêt, moustiques, mouches rouges, abeilles, serpents mamba, sont les ennemis les plus dangereux.

Cette expédition nous conforta pour celles que nous allons préparer pour l'avenir. La région de la Boumba - Dja est véritablement le lieu où nous pouvons dans les années prochaines, découvrir une où deux grandes espèces animales du continent africain. Mon travail sur le terrain de ces dernières années me donne aujourd'hui la certitude que quelque chose existe dans ces rivières larges, profondes et très poissonneuses. Tous les éléments écologiques sont réunis pour que des grandes espèces omnivores aient pu subsister dans ces Zones a Facteurs Ecologiques Favorables.
Le pygmée Xavier nous a aussi parlé d'un serpent à crête appelé le Bongolela. Il " chanterait comme un coq " et vivrait dans les arbres et mesurerait environ 2 mètres de long. Durant notre expédition le serpent à qui nous avons eu à faire est le Mamba vert que notre pisteur Remy a tué à quelques centimètres d'un sentier que nous remontions depuis la Boumba. Je tiens aussi à signaler que dans la région on trouve la très dangereuse vipère à cornes qui peut atteindre une bonne taille allant jusqu'à 1, 50 mètres.





10 January 2010

N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace.
Ralph Waldo Emerson

C'est avec cette citation du grand écrivain américain du XIX ème siècle que je vous envoie tous mes Voeux pour la nouvelle année 2010.
Nos recherches vont se poursuivre avec de nouvelles expéditions en préparation en espérant pouvoir vous apporter la preuve de l'existence de l'animal que nous recherchons. A tous nos amis correspondants, à l'administration du Parc National de la Lobéké, à nos pisteurs pygmées, nous vous exprimons tous nos remerciements pour votre aide et votre soutien.

Michel Ballot

NOMBRE D'INTERNAUTES AYANT VISITE LE BLOG